29 octobre : dernier jour à Kanazawa 1/2
Ce matin je vais à un cours de no : non ce n'est pas un cours d'anglais pour débutants, c'est un cours de théâtre japonais, j'espère qu'on pourra prendre des photos ! Je me suis réveillée un peu en avance alors j'ai répondu à mes mails (la messagerie remarchait ce matin), je m'habille et je file !
C'est dans le même pâté de maison, on paye à la guest house avant de partir et ils me prêtent même des chaussettes (que pour finir je ne mettrai pas).
Je suis la seule élève pour ce matin, j'ai le maître pour moi toute seule. Les présentations tout d'abord, nous échangeons nos cartes de visite. Il s'agit du Dr KIYOSHI KAWARA, professeur invité au centre d’Études Socio-Ecologiques de l’Université de Kanazawa, Maïtre de NOH-KOTSUZUMI, il vient assez souvent en France (Paris, Toulouse, Nancy natamment) pour des conférences et des ateliers. Je garde précieusement ses coordonnées au cas où l'un de vous serait intéressé. Il parle bien français.
Il y a environ 200 pièces de NOH, avec toujours un personnage principal (Dieu, homme, jeune femme, vieille femme ou démon). Il y a des danses, tout est en musique (un peu comme un opéra) avec un chœur, une flûte, un petit tambour, un grand tambour et un taïko. Le personnage principal porte un masque que l'on manipule avec beaucoup de respect en le tenant par les « oreilles ». Une fois qu'on l'a devant le visage, il n'y a que de tout petits trous pour les yeux (d'autres pour respirer) ça ne doit pas être facile de faire toute une représentation (presque deux heures) avec !
Nous commençons par visionner une séquence puis j'ai l'insigne honneur de pouvoir visiter une pièce à l'étage réservée à l’entraînement. Elle est peinte en bleu qui était la couleur traditionnelle au temps de samouraï, tous les bois sont laqués, c'est splendide. Là le maître exécute deux extraits au petit tambour (sa spécialité), c'est impressionnant de concentration.
Nous redescendons pour la leçon de solfège. Les mesures sont toujours à huit temps, Les partitions indiquent le texte (en hiragana) et le rythme qui va avec.
C'est pas de tout ça mais il faut passer à la réalisation. Avant de frapper, suivant les cas, on doit emettre soit rien, soit « ho », soit « yo ». Il paraît que je suis douée... je vais finir par me demander pour quel truc japonais je ne suis pas doué (en vrai, je sais : le ménage!), il y a un cours de second niveau, si je veux je peux revenir. Dommage, je quitte Kanazawa ce soir ! Enfin, c'est une ville que j'aime bien, si je peux y revenir lorsqu'il y aura de la neige...
Je m'achète un petit en-cas (drôles de petits pains triangulaires avec des morceaux de nori, pas terribles, crackers aux cacahuètes et une bouteille de thé. Je prends le bus vers le marché couvert. Là je trouve une boutique de drôles de petits objets en bois et de dessins d'animaux sympas. Dommage elle est fermée. Ce n'est qu'en prenant des photos que je réalise qu'une partie des marchandises est dehors, en libre-service. J'achète des cartes et mets ￥２００dans la boîte, ça me fait plaisir de contribuer un peu à ce que, quelque part sur cette planète, ce type de trucs puisse encore exister.
Je fais quelques photos du marché.
Je suis fascinée par la machine à couper la glace en cubes, je fais même un film : c'est fascinant à la fois simple et facile mais le moindre faux mouvement, un pied qui glisse et...
Petit crochet par la poste puis direction le château... enfin ce qu'il en reste : trois bâtiments de stockage dont le plus grand, qui se visite, a été entièrement rebâti à l'identique. C'est sympa car, du coup, il y a plein d'explications sur les techniques de construction. Il y a toujours des escaliers extrêmement raides. Il y a même une dame préposée à faire poser aux gens leurs sac contenant leurs chaussures dans une étagère afin qu'ils aient les mains libres pour pouvoir grimper. Je suis suivi pas un jeune couple en kimono, je me demande comment ils vont gérer l'affaire : ils ignorent noblement la chose et repartent très dignes.
A la fin, il y a même un monsieur qui me montre les différents types d'assemblages, tous fort astucieux. Il est un peu déconfit, mais beau joueur tout de même lorsque je trouve l'astuce du dernier en dix secondes... il ne doit pas avoir souvent des Ingénieurs comme clients !
Je me promène dans le parc du château à la recherche d'un jardin, vu depuis en haut mais pas terrible vu d'en bas. Au passage des allées pénètrent les sous-bois avec des arbres majestueux avec, ça et là, des panneaux expliquant qu'ici se trouvait telle ou telle salle du château. C'est assez surréaliste. Une grande citerne recouverte d'un couvercle en bois avec juste à côté une plaque d'égout spéciale pour la collection d'Adrien !
Je rejoins ensuite un autre jardin attenant, splendide celui-là, que je prends en photo sous toutes les coutures.
Il aurait du me coûter ￥５００mais personne ne me fait payer, peut-être parce que le bord est en chantier ? C'est sympa au Japon, presque tous les chantiers ont des fenêtres afin qu'on puisse regarder l'évolution des travaux (enfin je suis repassée une bonne demi-heure plus tard ils étaient toujours tous là à discuter).
Les feuilles d'érables commencent à rougir certaines se teintes à peine, je trouve ça très joli.
Il y a bien sûr une maison de thé, mais je trouve les tarifs vraiment prohibitifs (il va falloir que j'augmente les miens!) et j'ai tout de même un shinkansen à prendre.
Je décide de rejoindre le marché couvert en passant par les allées des jardins du château, je commence à trainer un peu la patte, je me fais dépasser par un autre joli couple (j'aime bien photographier les couples en kimono de dos, d'abord ça les dérange mois et puis ça permet de voir le nœud du obi).
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